Plaidoyer pour le retour de la fraîcheur dans les côtes du Rhône Gratuit
Le 26 août 2025
Les consommateurs souhaitent aujourd'hui plus de légèreté dans leurs côtes du Rhône rouges. Cela ne se décrète pas en un millésime. Mais dans la filière, les pistes ne manquent pas : hausse des rendements, rajeunissement du vignoble, usage de la rafle (de son acidité) pour les grenaches, association avec des cépages blancs en co-fermentation (ou en assemblage, interdit en AOC), désalcoolisation et même pourquoi pas mouillage à l'eau. Etat des ressources et dialogue sans tabou avec Samuel Montgermont *.

Durée de l'entretien : 15 mn

* Samuel Montgermont est Directeur Général de Grandes Serres et de la Maison Denuzière (Groupe Michel Picard), vice-président d’InterRhône et Président de l’Union des Maisons de Vins du Rhône. Ce guitariste et cycliste émérite préside également Vin & Société qui réunit les interprofessions et les organisations nationales de la filière vin.


ENTRETIEN / 

Antoine Gerbelle : Comment peut-on faire évoluer cette image de vin riche, puissant, parfois lourd, qui collent au Côtes du Rhône ? Historiquement, ce qu'on appelait dans les bistrots les "petites côtes", n'étaient-ce pas des vins de soif ?

Samuel Montgermont :  C'est pour ça que je pense que cette histoire et cette image de vin capiteux, riche, solaire, elle est récente dans l'échelle temps de la vallée du Rhône. On a connu des époques où on était des vins frais, comme tu le dis, où on descendait une "petite côte". Une petite côte, c'était au bar, un vin frais, enfin un vin léger, un vin qui était rafraîchissant, buvable et digeste.

Et je pense qu'on a eu, on ne peut pas se cacher, les trente dernières années, une culture du bas rendement, une culture de la concentration. Et on a eu aussi une presse internationale qui nous a dirigés vers ça parce qu'elle a noté des vins que j'appelais à l'époque des « blockbusters », des « spirit wines ». C'était début des années 2000. Moi, je n'étais pas fan de ces vins-là. J'avais l’âme bourguignone depuis longtemps.

On avait des sucres résiduels et des vins un peu bodybuildés. Et à l'époque, celui qui faisait le plus bas rendement, c'était le plus fort. « Quoi ? tu fais 20 hectolitres hectares ? Moi je fais que 15 ! »  se vantait-on.

Antoine Gerbelle : Et celui qui repoussait aussi toujours ses dates de vendanges. Il y avait une prime...

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