Stéphane Derenoncourt* , vigneron consultant, parcourt les vignobles du monde entier depuis 30 ans. Aujourd'hui en retrait de son cabinet bordelais, Il poursuit son activité de consultant auprès de quelques propriétés dont la maison Kavaklidere**, premier producteur de vin en Turquie. Cette conférence est l'occasion pour cet autodidacte d'évoquer son parcours depuis 2007 dans ce vignoble millénaire méconnu, la richesse de son patrimoine ampélographique et de présenter ses vins issus de cépages d'Asie mineure de grande qualité. Des cépages - et ce n'est pas le moindre de leurs atouts- particulièrement résilients face aux grandes chaleurs continentales. L’homme de terrain témoigne également des menaces qui pèsent sur la viticulture avec la montée de l'islamisme dans le pays.
Durée de la conférence (questions du publique comprises) : 30 mn
" Après les interventions de chercheurs, place aux témoignages sur les cépages autochtones à travers le monde, et d’abord à Stéphane Derenoncourt, vigneron consultant sur les vins de Kavaklıdere. Stéphane Derenoncourt se présente comme « un Chti, un homme de terrain qui a beaucoup observé, surtout pas un œnologue. J’ai été consultant pendant 25 ans.
" On me demandait de faire du Bordeaux dans le monde entier, par exemple en Californie ou en Toscane, mais le meilleur endroit pour faire du Bordeaux, c’est Bordeaux."
Au début des années 2000, j’ai pu découvrir d’autres horizons avec d’autres projets et observer en particulier les vignobles des régions sèches. » La Turquie produit du vin depuis plus de 6 000 ans, avec aujourd’hui un pied en Europe, le long de la côte méditerranéenne, et un pied en Asie. La reconnaissance internationale du vignoble turc remonte au début du XXe siècle. Elle s’est construite sur des cépages internationaux, cultivés dans des vignobles productifs, avec labours profonds, vignes puissantes et irrigation.
« Quand j’ai été appelé par Kavaklıdere, l’un des leaders nationaux, j’ai découvert, à côté de ces vignes puissantes mais fragiles à l’approche des vendanges, des cépages autochtones jugés rustiques, dont on ne s’occupait pas. J’ai ressenti le besoin de valoriser ces cépages, de les revisiter. »
Ces cépages sont de véritables « fusibles à terroirs », des marqueurs uniques. Il commence alors à les isoler et à produire 3 000 bouteilles de chaque. Le succès est immédiat. Jancis Robinson les présente dans un colloque en Californie, leur offrant une visibilité mondiale.
- L’Emir, cépage blanc de Cappadoce, planté en franc de pied sur des sables calcaires avec peu d’argile, résiste bien à la...
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